La méditation Heartfulness, un danger ?

La méditation Heartfulness, un danger ?

L’avis d’une dame âgée très gentille

Je vous avais promis la suite de mes investigations et je dois dire qu’il m’a fallu sélectionner les commentaires qui me semblaient les plus intéressants pour pouvoir faire une synthèse didactique sur la méthode Heartfulness. Mon article s’est largement inspiré du témoignage d’une dame âgée, très douce et très gentille ( je ne dirai pas « vieille dame » car par bien des côtés elle m’a paru encore très jeune : peut-être un effet de sa pratique ? ) … et très expérimentée puisque pratiquante assidue depuis presque cinq décennies ! Nous l’appellerons Yvonne.


Yvonne a beaucoup travaillé puis s’est accordé un long repos, voué à la peinture (ses tableaux sont admirables) et donc aussi à la méditation. Elle m’a reçu dans son salon, encombré de toiles, de tapis, de photos de grands sages indiens et entièrement imprégné d’une atmosphère très spéciale de douceur et de paix. J’aurai sans doute l’occasion par la suite d’élucider ce que j’ai pu ressentir dans cet appartement et cette compagnie. Difficile en tout cas de s’en extraire. Et voici la substance de ce qu’elle m’a transmis.


« La méditation du cœur est issue du Sahaj Marg, littéralement voie simple, voie naturelle, qui est tout sauf un danger ou une secte ! Mon avis n’a pas changé depuis toutes ces années sur ce grand mouvement humaniste. Regardez-moi, ai-je l’air d’une personne égarée ? Il est conseillé, surtout au début, de commencer par une relaxation classique de quelques minutes. En voici un scénario possible :


« Vous êtes assis, confortablement installé dans un endroit calme. Vos paupières se sont fermées et vous respirez tranquillement. Imaginez une énergie bienfaisante et relaxante qui monte du sol et pénètre votre corps par les pieds. Elle commence à détendre vos orteils, vos chevilles et remonte le long de vos mollets, qui se détendent aussi doucement. Inspirez, relâchez vos mollets. Faites de même pour le reste de vos membres inférieurs : relâchez vos cuisses, vos fesses et vos hanches.


Nous allons détendre à présent notre ventre en relâchant les muscles abdominaux. Maintenant, portez votre attention sur votre poitrine : relâchez doucement les muscles de votre cage thoracique en soufflant doucement. Nous allons faire de même pour le dos, en laissant remonter doucement l’énergie de la terre le long de votre colonne vertébrale. Votre région lombaire se détend, puis le milieu du dos jusqu’à la base du cou. Portez votre attention sur vos épaules, et faites de même. Inspirez, relâchez vos épaules, elles fondent… et laissent couler maintenant l’énergie le long de vos bras qui se détendent de plus en plus, jusqu’aux mains et jusqu’aux bouts des doigts. Nous allons détendre le visage, tous les muscles de votre visage. Les lèvres, la langue, les mâchoires, les joues jusqu’aux lobes des oreilles, les paupières se relâchent. Inspirez, relâchez tout votre visage. Les muscles de votre front se détendent aussi jusqu’en haut. Votre esprit peut maintenant se détendre complètement : vous êtes prêt pour la méditation sur le cœur.


Portez votre attention à l’intérieur de vous, dans la région du cœur. Concevez l’idée de votre cœur comme source de lumière. Cette lumière irradie dans tout votre corps.


Restez absorbé dans cette idée un moment. »









Au terme de cette relaxation, la méditation proprement dite peut donc commencer. Inutile de la visualiser cette source de lumière en tant que bougie, ampoule, ni même lueur, il s’agit simplement d’émettre intérieurement l’idée que cette lumière existe dans notre cœur, et de laisser se déployer en nous le processus. Des pensées ne manqueront pas de surgir, tant notre mental est peu accoutumé à « décrocher » de son activité. Dès que nous nous apercevons qu’une pensée accapare notre esprit, il nous suffit de replacer notre attention sur cette lumière dans notre cœur. Cette « gymnastique » mentale sera plus facilement opérationnelle au fur et à mesure que nous en prendrons l’habitude, deviendra en quelque sorte un automatisme.


Il est souhaitable de choisir un siège et un lieu à part pour notre méditation et d’y consacrer quotidiennement le temps qu’il nous semble aisé d’y consacrer, si possible à heure fixe, par exemple au réveil. Là encore, tout est affaire personnelle : un aspirant qui peut plus facilement pratiquer sa méditation au bureau, pendant sa pose, en a tout à fait la possibilité. L’important est que, peu à peu, cette pratique s’installe dans notre vie et que nous puissions en constater les bénéfices. Au début il ne peut s’agir que d’un état de détente – et c’est déjà beaucoup ! -, puis, au fil des jours et des semaines, il sera facile de remarquer les effets plus profonds de notre méditation sur le cœur.


En cas de difficultés ou de points à clarifier, chacun pourra s’adresser à un formateur de sa localité ou de sa région. Son assistance est gratuite, car Heartfulness est basée sur le bénévolat. Il pourra être à même de répondre le mieux possible aux questionnements qui ne manqueront pas de se poser en début de pratique.


Cette méditation permettra d’établir en soi un plus grand sentiment de paix. A chacun de décider en toute liberté de sa durée de sa fréquence, de ses modalités, en groupe et/ou seul, car c’est pour nous-mêmes avant tout que nous méditons, même si des répercussions ne manqueront pas de se faire sentir dans notre entourage et nos rapports avec autrui.





Je prie chaque jour de tout mon cœur pour que cette noble voie éclaire de plus en plus l’existence d’hommes et de femmes et qu’elle participe ainsi à l’évolution de l’humanité. »


Yvonne ne pouvait pas mieux conclure son discours. Il faut vous dire que sa voix est posée, régulière, douce come son visage, probablement comme son cœur. On n’en sort pas indemne ! Je crois d’ailleurs que je retournerai sous peu la visiter pour essayer de savoir si l’atmosphère si particulière de sa maison est due à sa pratique…


A suivre….